“Anna, j’te propose un truc fou. Est-ce que tu veux qu’on prenne une chambre”.
C’est vrai que c’est fou ! Je le connais depuis à peine deux heures ! Je fais oui de la têt en rougissant timidement…
Je marche rue du Helder à Paris. Je marche, distraite, dans mes pensées. C’est à ce moment que je le bouscule. Lui. Il est au téléphone, l’air préoccupé aussi. Nous venons de nous rentrer dedans, peu attentifs à ce qui nous entoure. Cela nous fait revenir automatiquement dans l’instant. A ce moment, précisément, où nous marchons, tous les deux, dans cette rue parisienne au milieu de l’après-midi. Il s’excuse en souriant. Je m’accroche immédiatement à ce sourire. A son regard aussi. Tout naturellement, on engage une conversation. Il me dit qu’il aimerait ne plus être sans arrêt au téléphone. Faire une pause dans sa journée. Je lui réponds que j’aimerais être moins dans la lune. Il sourit à nouveau.
– “Basile”, me lance-t-il.
– “Anna”.
Poussée d’une audace qui me surprend moi même, je lui propose aussitôt de le prendre au mot, de la faire cette pause en allant prendre un verre avec moi. Là, tout de suite. Je ne sais pas quelle mouche m’a piquée, je suis d’habitude si timide.
Il ne réfléchit pas une seconde, ne consulte ni son agenda ni même son téléphone et accepte.
Je regarde autour de nous. Nous sommes devant un bar guinguette . Devant le Chouchou hotel.
“Ici ?”
Il acquiesce en se dirigeant vers l’entrée. Nous nous installons au bar sous une grande verrière. L’endroit est beau et calme en ce milieu d’après-midi. Quelques travailleurs ici et là et un couple tout au fond, qui semble être en rendez-vous amoureux.
Je commande un café mais il m’interrompt et me propose un cocktail. Le serveur nous conseille Initial BB: vodka, jus de citron vert, essence de violette, liqueur de framboise, crémant. Vendu. J’adore la vodka.
Je suis assise face à lui. J’ai un sentiment étrange, celui de le connaître depuis toujours. S’en suivent de délicieuses minutes, un peu hors du temps ou l’on ne parle pas vraiment mais où nos corps se rapprochent, presque instinctivement. Nos genoux se frôlent, nos mains se touchent. On se regarde, on se sourit. On se connecte. Sans se connaître.
Le moment est magique, suspendu. On parle de cinéma, de musique et d’amour. Et je ne sais par quel élan, je l’embrasse. Il n’a pas l’air étonné et prend mon visage dans ses mains. Ce baiser, immédiatement, m’excite. J’ai envie de faire l’amour. J’ai envie de faire l’amour à ce parfait inconnu. Maintenant. Je lui propose de me retrouver au toilettes ? Non j’en suis incapable.
Il me devance : “Anna, j’te propose un truc fou. Est-ce que tu veux qu’on prenne une chambre”.
C’est vrai que c’est fou ! Je le connais depuis à peine deux heures ! Je fais oui de la tête en rougissant timidement.
Il se lève et revient quelques minutes plus tard en me montrant une clef de chambre et me murmure à l’oreille : “suite l’anamour”.
Immédiatement, je frissonne. Je l’attrappe par la main et l’entraine dans l’ascenseur. J’ai envie de lui sauter dessus. Je me retiens. La chambre est au 6eme étage, y monter me parait une éternité. On arrive devant la porte. Il me plaque contre celle-ci et m’embrasse. Ses baisers sont fous. Je colle ma jambe a son entrejambe et sent son sexe dressé.
On entre dans la chambre, tout en s’embrassant. Je jette mes affaires par terre. Il déboutonne mon chemisier en posant un baiser sensuel sur chaque partie de mon corps qu’il découvre, il continue avec mon jean, le déboutonne et le fait glisser contre mes jambes en s’agenouillant en même temps, il embrasse mon ventre, mes cuisses. Je m’agenouille à mon tour, en face de lui et nous nous embrassons en nous caressant longuement. Jusqu’au moment où je le renverse sur le sol, l’aide à retirer son calecon et m’approche de son sexe pour le mettre dans ma bouche. Je le suce. Je suis en train de sucer un parfait inconnu. Je m’applique, je le lèche, l’aspire.
L’instant d’après, je me relève et m’installe au piano. Je lui joue quelques notes de cette chanson de Gainsbourg, l’Anamour, que je connais parfaitement. Un signe sûrement. Il se colle à mon dos. Je sens son sexe humide encore ferme. Il m’embrasse dans le cou, lèche le lobe de mon oreille, effleure la tranche de mes bras. Je me lève, me retourne, je fais face à lui. Je porte encore mes sous-vêtements. Il m’attrape les hanches pour me faire asseoir sur le piano, sur les notes du piano qui se mettent à jouer un air peu académique. Il retire mon caraco et de ses doigts habiles fait glisser ma culotte avant de venir poser ses levres sur mon sexe gonflé. Il me le lèche avidement quelques minutes. Je tressaille.
Il attrape à nouveau mes hanches et me porte jusqu’au lit. Nous nous étendons là enlacés, moites, vibrants. Je suis sur lui, relève un peu mes fesses et attrape son sexe de ma main droite. Je le caresse, de haut en bas et délicatement, pose son gland à l’entrée de ma chatte humide. J’ondule pour le faire rentrer en moi aussi doucement que possible. J’ondule, je me tords, cherche à le sentir au plus profond de moi. Je l’entends gémir comme pour m’encourager. Il bouge à peine. J’ai le contrôle. Le contrôle de mon plaisir, du sien. J’accompagne mes mouvements de bassins de celui de ma main qui vient masser mon clitoris. Nos souffles s’accordent, jouent la même partition. L’audace qui m’habite me poursuit, je m’écarte de lui pour me mettre à quatre pattes et l’invite à me pénétrer à nouveau. Le mouvement qui se voulait lent devient plus brutal, plus intense. Je continue à me toucher. Je veux un orgasme aussi puissant que la connexion qui nous unit. Il se penche sur moi, colle son torse à mon dos, attrape mes seins puis se relève en agrippant mes fesses. Nos respirations sont sonores mais notre plaisir reste sourd. Comme pour en profiter davantage. Encore quelques minutes. Je jouis, intensément.
J’ai à peine le temps de reprendre mes esprits, qu’il me retourne, je suis tremblante. Mon sexe se contracte, les 8 000 terminaisons nerveuses de mon clitoris sont en ébulition, affolées par la déflagration de ce qu’il vient de se passer. Mes bras sont étalés sur le lit. Il m’embrasse, sans me toucher, il sait que chaque centimètre de ma peau est dans un état d’hypersensibilité intense. Il m’embrasse et me pénètre à nouveau. Lentement, très lentement. Le contact de son pubis sur mon clitoris enflé m’enflamme. Nous faisons danser nos corps l’un en l’autre un dernier instant. Je le sens venir. Je vois son visage se crisper. Il ferme les yeux et je jouis à nouveau. Pour la première fois, je jouis deux fois d’affilée.
Je suis liquide, dans un état second. Il s’allonge à mes côtés. Muet. je me tourne vers lui et voit une larme couler le long de sa joue. Nous ne nous touchons pas. C’est impossible. Nos peaux frissonnent. Nos corps convulsent légèrement. Quelques minutes s’égrainent. Quelques minutes qui paraissent une éternité. Je pose un baiser sur son épaule encore moite, me lève, entièrement nue, m’installe au piano et joue à nouveau pour lui l’Anamour.
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