Elle est à Rio pour le boulot mais sa valise, elle, est partie pour Hong Kong. La chaleur est terrassante, elle est stressée par sa présentation, rien ne va ! C’est sans compter sur cette rencontre inopinée au bar de l’hôtel…

RIO – BLINDHER X YES FOR LOV X CELLE QUI AIMAIT

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Il fallait que ça tombe sur moi. Tout le monde récupère ses affaires et part le sourire aux lèvres, content d’en avoir terminé avec ces douze heures de vol et je suis la seule à ne pas ressentir ce soulagement. J’attends encore cinq minutes et si ma valise n’apparaît pas sur ce fichu tapis roulant, c’est qu’elle est perdue. Ça fait une demi-heure que je suis plantée là…
Finalement, je me résigne à aller au guichet de ma compagnie pour signaler la disparition de ma valise. S’en suit une longue attente, des coups de fil, des mots se voulant rassurants qui ne m’ont pas rassurée, pour m’entendre dire au bout d’un moment que ma valise est à Hong-Kong alors que je suis à Rio de Janeiro. Il fallait vraiment que ça tombe sur moi.
L’instant d’après, je suis dans le taxi pour l’hôtel avec mon unique bagage cabine : ma sacoche du boulot. Dedans, mon ordinateur, des échantillons de tissus et tous les modèles de la nouvelle collection de maillots de bain que je dois présenter demain. C’est le plus important, c’est pour ça que je suis là. Je ne dois absolument pas rater cette réunion. Si ça fonctionne, mes créations seront en vente partout au Brésil : jackpot !
Mais je commence à paniquer : comment je vais m’habiller ? Je suis en sueur, mes vêtements sont sales, je n’ai rien pour me maquiller… Ça commence vraiment mal.
Heureusement, en arrivant près de l’hôtel, je constate que je suis en plein centre-ville, je n’aurai qu’à acheter une robe et un peu de maquillage dans la matinée. Rien n’est grave, ça va bien se passer.
En sortant du taxi, la chaleur me terrasse. Elle agit sur moi comme un poids, lourd, qui me bloque au sol. Chaque geste me demande une énergie considérable. J’entre dans l’hôtel, il est 21h00. Je tape sur la petite sonnette de la réception, personne. Je sens mes vêtements qui me collent à la peau. Je suis moite, et cette chaleur me fait presque tourner la tête. J’ai envie de fraîcheur et de relâcher la pression. Le bar de l’hôtel a l’air ouvert, je me dirige vers le serveur et je lui demande en anglais s’il peut appeler le réceptionniste et me servir un verre bien frais.
Un homme sirotant un rhum au bar m’accoste :
Vous êtes française ?
Il est brun, les cheveux bouclés et la peau hâlée. Il porte une chemise blanche en lin à moitié ouverte et un pantalon léger. Il me regarde avec une grande douceur et un sourire qui pourrait facilement me faire chavirer. Je réponds, un peu étonnée :
Oui, comment le savez-vous ?
J’ai habité quinze ans en France, je reconnaîtrais votre accent parmi mille !
Je prends le verre d’eau rempli de glaçons et je le descends, cul sec. La sensation de froid se disperse dans ma bouche, dans ma gorge, dans toute ma cage thoracique. Sans que je ne puisse le contrôler j’émets un petit gémissement de plaisir. Toujours un peu fébrile, je plante mon regard dans celui du brésilien, je n’arrive pas à m’en défaire. Je suis complètement paralysée, électrisée par lui.
Le serveur me ramène à la réalité en m’indiquant que le réceptionniste est arrivé. Je tourne les talons en direction de l’accueil sans même me retourner, il faut que je reste concentrée. Mais mon esprit s’égare, je ne sais pas si c’est la température ambiante, mais je suis dans un état un peu cotonneux, je crois même que je suis un peu excitée. Et ce brésilien vient envahir mes pensées…
Une fois dans ma chambre, j’ouvre mon ordinateur et tente de relire ma présentation. Mais je n’y arrive pas. Je n’arrive définitivement pas à me concentrer. Mon esprit divague : et si le brésilien toquait là, maintenant, à ma porte et qu’il me disait en portugais tout le désir que je lui inspire… Je me caresse la poitrine… hésite…. En pleine lutte avec moi-même, je résiste et je me remets au travail. Je me lève et je m’entraine à dire mon texte en gesticulant comme si j’étais vraiment devant les dirigeants. Plus je répète et plus je stresse. Je commence à transpirer, j’ai chaud. J’ai l’impression que la température est en train d’augmenter, encore. Je prends une douche fraîche pour me calmer et me remettre les idées en place. En me savonnant, je m’égare à nouveau, je m’attarde sur mes seins, mon sexe, je ne sais pas ce qu’il m’arrive depuis que je suis arrivée ici, je me sens remplie d’envie, de désir. Je savonne mon corps tendrement, je profite du froid, je passe le jet du pommeau sur moi. Je le fais descendre entre mes jambes et je frissonne de plaisir à chaque fois que l’eau vient masser mon clitoris. Je me reprends, encore une fois, je sors de la douche prête à me remettre au travail. Je me sèche mais au bout de quelques minutes, je suis à nouveau transpirante. J’étouffe. Inutile d’ouvrir la fenêtre, dehors c’est pire. Je prends une chaise et je monte dessus pour vérifier l’aération de la clim, aucun air froid ne sort. Je tripote les réglages et je finis par faire n’importe quoi. J’appuie sur tous les boutons et je commence à m’énerver.
La clim est hors service, c’est pas vrai.
Il fallait que ça tombe sur moi. J’appelle l’accueil de l’hôtel, aucune réponse. Je me décide à descendre. J’ai toujours rien à me mettre. Hors de question de porter un peignoir épais, j’enfile un de mes maillots de bain et je descends chercher de l’aide à demie nue. En arrivant en bas, il n’y a personne, même le serveur a disparu. Le brésilien, lui, est toujours accoudé au bar et sa beauté me ferait presque oublier pourquoi je suis là.
Mademoiselle, tout va bien ?
Non, je lui réponds, je n’ai plus de climatisation dans ma chambre la chaleur est insupportable
Il me dit alors que tout l’hôtel a un problème et qu’un technicien est en train d’intervenir.
Ça va mettre combien de temps vous pensez ?

Deux ou trois heures, me répond-t-il, il n’en faut pas plus, la perspective de rester encore 2 heures dans cette fournaise me fait vaciller, mes jambes se mettent à trembler, la panique m’envahit, je me sens tomber.
Quand je reprends mes esprits, je suis dans les bras du beau brésilien. Je suis en maillot de bain, presque nue, je sens sa peau sur moi, ses mains qui m’agrippent fermement. J’ai envie de lui presque instantanément. Il m’aide à me redresser et m’invite à le suivre, il m’entraine dans sa chambre. M’aide à m’asseoir délicatement et sort une petite serviette humide du réfrigérateur d’appoint. Il m’invite à m’allonger.
Je sens la température de mon corps redescendre et la détente remplace l’angoisse. Je ferme les yeux et analyse la situation : il y a trois heures j’atterrissais, valise perdue et en colère, et là je suis allongée dans la chambre de l’homme le plus sexy du Brésil. Je souris. Il s’approche alors de moi et me murmure des phrases pour m’inviter à lâcher prise et à me relaxer. Je me laisse aller. Sa voix suave m’excite. La température remonte. Il propose de me masser. Je n’hésite pas une seconde, je me laisse tenter. J’ai tellement envie d’un rapprochement…
Je me tourne, m’allonge sur le ventre, il passe ses mains sur mon dos, je ressens comme une décharge électrique. Il continue. L’instant d’après, je l’entends attraper un produit sur la table de chevet, en mettre dans ses mains et l’appliquer sur l’arrière de mon corps. Il l’étale sur mon dos avec le plat de sa paume. C’est une texture mousseuse, légère, aérienne, qui me donne une impression de fraîcheur intense. Et je sens qu’elle crépite sur mon épiderme, cela vient accentuer notre contact électrique. Je soupire de soulagement, ce mélange de sensation est tellement bon. Il parcourt mon dos, déroule ses mains de bas en haut. Il malaxe mes épaules et étend sa caresse sur mes bras. Je gémis de son adresse. L’odeur d’ambre et de cuir qui se dégage me fait partir dans des pensées tout aussi exotiques, qu’indécentes. Je ne résiste à rien, je me tortille de plaisir et il continue son massage sur mes jambes en prenant bien soin de remonter sur mes fesses. Il fait rouler ses pouces, il fait danser ses doigts. J’ai envie qu’il ose aller plus loin encore. La fraîcheur de la mousse contraste avec le feu qui grandit entre mes jambes. Il enlève sa chemise blanche et s’allonge sur moi, me massant avec son torse. En se frottant, je découvre qu’il bande. Je soupire d’envie et bouge mes fesses pour approuver ses gestes. Même à travers nos vêtements je sens sa verge dure glisser contre moi, j’aimerais tellement la tenir, l’accueillir. Doucement, je tire sur les ficelles de mon maillot de bain, je me soulève un peu et l’enlève, me voilà nue, le message est clair. Il continue de me masser, il embrasse mon dos, ma nuque. Je n’en peux plus, je me retourne, je regarde ses yeux noisette et je lui demande son prénom. Il s’appelle Fabrizio.
Fais-moi l’amour Fabrizio.
Sans dire un mot, il enlève alors son pantalon et me rejoint. Je sens sa peau chaude contre moi.
Le réveil sonne, j’ouvre les yeux, la clim fonctionne. C’est le matin, je suis dans ma chambre, calme et apaisée. J’appelle le room service, je commande un petit-déjeuner. Et dans ma tête une seule question résonne : Fabrizio, est-ce que je l’ai rêvé ?

 

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